Vous l’avez sans doute remarqué, Tomy Key est le nouveau visage de Rosewood, qui part pour de nouvelles aventures. La boutique pour les enfants élégants est devenue un concept store avec des sélections originales pour les adultes et les ados, des accessoires… Rencontre avec l’homme pressé qui s’installe dans la jolie boutique de la rue Chaudronnerie.
Tomy Key, dandy filiforme et élégant, a eu de nombreuses vies, émaillées de belles rencontres. Sa maman Vida (la vie en espagnol, tout un symbole), couturière et modéliste à Besançon, lui donne le sens des matières, de la coupe et l’initie à la couture.
Tomy obtient finalement une maîtrise d’économie et management à Amsterdam et intègre la Fédération Suisse des Mannequins. Sa présidente, Geneviève de Marcy, une des premières égéries de Lanvin, Balmain et Dior dans les années 50, le prend sous son aile. Sa silhouette androgyne correspond aux canons demandés dans les années quatre-vingt-dix et il a son petit succès en tant que mannequin homme ; mais il « déteste être un objet » et se focalise sur le maquillage et la coiffure, formation qu’il suivra en parallèle.
C’est là qu’il développe un talent certain pour révéler une personnalité à travers un choix précis de couleurs, matières et surtout, un style, « comme un diamantaire qui révèle toutes les facettes d’une pierre brute pour la sublimer ».
Au milieu des 90’s, il fait son chemin à Paris et investit le monde de la mode. Merchandiser, responsable boutique, directeur, puis directeur visuel et commercial, c’est à lui que revient la mission cruciale et enviée de mettre en scène les boutiques et vitrines de grandes maisons un peu partout dans le monde. Mango, Adolpho Dominguez puis Chanel, où le groupe le missionne pour animer Holland & Holland (la marque chouchoute du propriétaire de Chanel, Alain Wertheimer), Gérard Darel, Mulberry, Roberto Cavalli, Gianfranco Ferré ou encore Barbara Bui… et Kabuki, le premier concept store parisien, ouvert avant même Colette.
Il travaille avec les top models et actrices dont il rêvait enfant: Stéphanie Seymour, Elle McPherson ou encore Charlotte Gainsbourg. Il ouvre son propre cabinet de style et croise le chemin de Mena Marano, l’Anna Wintour de l’Italie du Sud, à la tête d’une chaîne de boutiques aussi incontournables dans la péninsule que Zara ou Mango chez nous. Du jour au lendemain, il la suit à Naples. Il apprend l’italien en trois mois « en regardant les films sous-titrés en anglais » et, pendant deux ans, l’appuie sur le portefeuille de clients, la formation des agents internationaux (en 5 langues !), le marketing et l’identité visuelle des boutiques.
[df_divider el_width=”100″ style=”solid” height=”1px” accent_color=”#EEEEEE” border_size=”1px” padding=”20px 0″ position=”align_center” el_class=””]Revenir à plus de simplicité
A travers ces expériences différentes et riches, il comprend les subtilités des formes, des volumes et comment en tirer le meilleur parti pour développer sa personnalité. Il se souvient notamment de Martine Semandi, son mentor chez Darel, qui avait un réel talent pour mixer les pièces et une telle classe que les passant s’extasiaient sur ses tenues… petites trouvailles dénichées chez des petits créateurs ou des chaînes.
Après cette vie riche et trépidante, il désire se recentrer sur sa famille, dont son métier l’a éloigné pendant longtemps et revenir à plus de simplicité. La pression, le burn out, le pouvoir de l’argent, il connaît ; le milieu de la mode n’est pas toujours facile…
[df_divider el_width=”100″ style=”solid” height=”1px” accent_color=”#EEEEEE” border_size=”1px” padding=”20px 0″ position=”align_center” el_class=””]Habiller tous les caractères
Le choix de Dijon s’est imposé comme une évidence. Pour Tomy, la femme s’est libérée notamment grâce à Coco Chanel, en s’appropriant des valeurs masculines, un combat continué par des créatrices comme Chantal Thomas et autres Sonia Rykiel qui ont rendu la féminité aux femmes.
Il est fasciné par le fait que la femme peut se transformer totalement, tel un caméléon, juste en changeant de tenue, de coiffure et de maquillage. « Les hommes sont moins multi-facettes », dit-il. Il trouve qu’on s’habille désormais pour intégrer un groupe et l’aval des personnes qui nous entourent, même si on pense faire preuve d’originalité. Et que dire de la démonstration financière qui va avec… « Aberrant ! » s’exclame-t-il. Il a bien l’intention de changer ça… Sa démarche?
Trouver de jeunes créateurs et des maisons émergentes exclusifs. On reste ainsi dans la grande qualité, mais à un prix accessible, sans se focaliser sur les tendances des bureaux de style. Il proposera des capsules de 5 à 6 pièces pour rester dans l’originalité et l’exclusivité et éviter « de les voir sur le dos de tout le monde, vu le petit prix », une phrase entendue dans sa boutique et qui l’a fait sourire. Il donnera la chance à ses poulains (Mélik Baratian pour la maille, Pascal Pinet pour le monochrome, entre autres), rencontrés au cours de sa vie professionnelle et pourra habiller tout le monde, du XS adolescent au XXL. Sans oublier les soirées thématiques, les défilés (il a déjà été sollicité pour celui du Téléthon, bon baptême du feu à Dijon), les conseils vestimentaires et de relooking, sur rendez-vous.
Une autre rencontre marquante : celle de Flavio Mancinelli, photographe de mode, rencontré à Milan il y a deux ans. « Son œil me touche beaucoup. Il arrive à capter l’essence-même de la personne, ce qui la rend belle, et non pas uniquement sa beauté plastique. Les photos qu’il a prises de moi m’ont beaucoup ému, je ne pensais pas dégager cela ».
Concept Store
10 rue Chaudronnerie, Dijon
Tél: 09 82 27 01 00info@tomykey.com