On dit que le caractère se forge avec le temps et l’expérience, pourtant il est des femmes qui en ont un, dès le début de leur carrière, plutôt bien trempé. Elles savent où et comment aller, s’appuyant sur leurs compétences. Tout comme Karen Patouillet, fondatrice de l’agence Vingt-Quatre et de We Love Bourgogne, pour qui communiquer ne veut pas dire manipuler.
Karen Patouillet, 34 ans, a déjà fait ses preuves. Après quelques engagements politiques qu’elle a laissés loin derrière elle, elle se consacre désormais à ses clients en leur apportant son expertise de la communication grâce à son agence : Vingt-Quatre. Passionnée par sa région, elle a lancé le site We Love Bourgogne, le média qui fait redécouvrir la Bourgogne. Femme, chef d’entreprise, citoyenne, elle a accepté de répondre à toutes nos questions.
Quelles sont les trois qualités de l’homme idéal ?
La gentillesse, le charisme et la patience.
Et le défaut qu’il n’a surtout pas ?
Le manque d’imagination.
La qualité que vous auriez aimé avoir mais qui vous fait cruellement défaut ?
La patience. Au quotidien, ça se traduit par le besoin que tout aille vite, tout le temps, et que les gens autour de moi soient réactifs… Comme ils sont patients, ils m’acceptent et savent s’adapter.
Qu’est-ce qui fait de vous une femme de caractère ?
L’exigence au quotidien. Sur le plan professionnel, c’est être exigeante avec soi pour l’être avec les autres. C’est aussi la détermination, savoir où on va pour se donner les moyens d’y aller et emmener son équipe. Enfin, une femme de caractère sait trouver l’équilibre entre ses différentes vies de femme.
Qu’est-ce que vous ne supportez pas chez les autres femmes ?
Le superficiel ! Je pense à celles qui misent tout sur l’apparence.
Auriez-vous aimé être un homme ?
Non, je me sens bien dans ma vie de femme et puis je crois que j’ai une manière qui n’est pas toujours féminine d’agir dans ma vie professionnelle. Je ne vois pas ce que le fait d’être un homme aurait pu m’apporter et rien que pour la maternité, je n’aurais pas aimé être un homme.
C’est quoi la différence entre une femme et un homme chef d’entreprise ?
Je ne suis pas convaincue qu’il y en ait une. Il y a des pratiques managériales qui peuvent différer entre les deux mais je ne crois pas qu’il y ait de différences fondamentales, c’est surtout une question de vision et de compétences.
Une femme chef d’entreprise est-elle facilement prise au sérieux ?
Le problème que j’ai rencontré était plutôt lié à la question de l’âge qu’au fait d’être une femme. Je crois que la question de fond, c’est la compétence, pas le sexe du dirigeant.
Avez-vous déjà été confrontée au sexisme ?
À l’époque où j’étais engagée en politique, époque révolue, je tiens à le préciser. Depuis, j’ai beaucoup moins l’occasion d’y être confrontée ou alors je ne le perçois pas.
Pour communiquer, on est obligé de mettre une jolie fille en maillot de bain ?
Surtout pas ! Après, ça dépend du message et du produit ; pour vendre un maillot de bain, ça peut être utile. L’esthétique participe de l’image et de la communication, on peut mettre de l’humain et de l’esthétique sans le maillot.
Est-ce que communiquer revient à manipuler ?
Certainement pas ! Si on manipule en communiquant, on se prend un retour de bâton. La communication est d’ailleurs de plus en plus transparente.
Dans la vie, il vaut mieux être belle ou intelligente ?
Intelligente, c’est plus utile, mais on se rend compte aujourd’hui que la présentation joue aussi son rôle, la façon d’être impactée dans la crédibilité professionnelle, mais la beauté reste subjective.
Le métier que vous n’auriez pas pu exercer ?
Tout ce qui a trait aux maths et aux matières scientifiques, comme comptable ou médecin. Et puis, pour ce dernier, j’aurais eu peur au quotidien de mal agir pour la vie des gens.
Avoir du réseau, ça veut dire quoi ?
Tout et rien. Ça ne veut pas dire avoir 5 000 amis sur Facebook. Le réseau c’est avoir su cultiver des contacts à qui on a prouvé ses compétences.
À quoi ça vous sert concrètement ?
Un bon réseau, ce sont des gens en qui on a confiance et à qui on peut demander des conseils ou envoyer des contacts les yeux fermés. Ça sert à travailler en confiance.
Si on a un bon réseau, on a quand même besoin d’être compétent ?
Oui, à mon sens : si on n’est pas bon, le réseau s’effrite. Le réseau, ce n’est pas courir les cocktails, c’est travailler en confiance avec des gens qu’on apprécie.
Ça sert d’avoir des appuis politiques, dans la vie ?
Je ne sais pas, je n’ai jamais rien demandé.
Qu’est-ce que vous changeriez si vous étiez au pouvoir ?
Ça dépend du niveau de pouvoir, mais si j’avais une baguette magique, j’instaurerais le mandat unique à tous les niveaux.
Qu’est-ce qui vous écœure le plus en politique ?
À peu près tout ! C’est pour ça que je n’en fais plus.
La chose qu’il faudrait changer selon vous pour que la France aille mieux ?
Que les élus ne fassent pas de la politique une profession, mais que ce soit une mission à durée déterminée et pas une carrière à vie.
La droite et la gauche, c’est un peu pareil finalement, non ?
Oui !
Que vous inspire la phrase : « Les politiques, tous des pourris, tous les mêmes » ?
Ça, c’est trop facile ! Il y a des gens bien qui essaient de faire des choses, mais à côté de ceux qui s’accrochent à leur siège, ils n’ont pas les coudées franches. Il y a des bons et des cons comme dans tous les secteurs.
Selon vous, qu’apportent les réseaux sociaux dans la vie ?
Plus d’infos plus vite, donc ça me plaît. C’est aussi de nouvelles expériences, de nouvelles manières de communiquer pour toucher un public hermétique aux médias traditionnels, donc plein de potentiel pour les entreprises et les produits.
Et dans la vie politique, quel est l’intérêt de twitter à tout va ?
Aucun ! De manière générale, twitter à tout va n’a aucun intérêt !
Et vous, sur quoi vous twitter le plus ?
Sur l’actu, l’info, les nouvelles expériences en ligne, l’actu du web et les médias sociaux.
La chose que vous préférez à Dijon ?
Dijon ! Je suis tombée amoureuse de la ville, de son patrimoine, de sa beauté, de son accessibilité depuis Paris, de sa gastronomie, de ses vins. Ce que j’aime à Dijon, c’est Dijon !
Malgré tout, la chose que vous aimez le moins à Dijon ?
Comme partout, le manque d’ouverture d’esprit.
L’homme qui vous inspire un profond respect ?
Maurice Lévy pour son parcours, sa carrière, parce qu’il s’est fait tout seul et que c’est un génie de la communication.
L’homme qui vous exècre ?
Jean-Marie Le Pen, pas besoin d’en dire plus.
Diriez-vous que vous avez une grande gueule ?
Oui car tout le monde le dit, alors je ne vais pas le démentir, mais je ne le vois pas de façon négative. Être une grande gueule c’est dire ce qu’on pense, au bon moment, quand c’est utile. C’est fuir l’hypocrisie.