L’hiver est bel et bien installé. Les froides journées n’oublient pas de nous le rappeler. La température de nos habitations est donc plus que jamais un sujet d’actualité. Pour les copropriétaires, la chose est un peu plus complexe… La preuve avec notre consultant en immobilier Cyrille de Crépy, l’un des deux associés du cabinet Sopirim.
Petite question : quelle est la différence entre Cinquante nuances de Grey, Le rouge et le noir, La philosophie dans le boudoir et Madame Bovary ? Certains de ces ouvrages font monter tout seuls la température… En revanche, les autres nécessitent une antre douillette et chauffée à souhait pour en tirer la quintessence. En cette période où les jours raccourcissent et les manches s’allongent, la question du chauffage revient dans toutes les copropriétés : les syndicats sont pris entre deux feux, entre les propriétaires qui veulent remettre en route les chaufferies communes et ceux qui préfèrent amortir leur Damart et réduire leurs charges. Heureusement, les résidences modernes sont conçues différemment et, si la production de chaleur peut demeurer commune (chauffage urbain, chaufferie mutualisée), l’individualisation des consommations à la calorie a remplacé la quantification aux tantièmes. Conséquence : les chaudières peuvent tourner sur des périodes plus longues et seuls les consommateurs payeront. Cela permet également de responsabiliser l’utilisateur.
NORMES FROIDES
À ce titre, la règlementation thermique 2012 (RT2012) oblige chaque nouvelle construction à ne pas dépasser un plafond d’énergie primaire afin de préserver nos ressources énergétiques et votre portefeuille. Le revers de la médaille, puisqu’il doit bien y en avoir un, est qu’il a fallu modéliser un comportement d’utilisation pour aboutir à une norme. C’est là où le bât blesse : les valeurs retenues sont de 19°C le jour et 16°C la nuit… Ces températures idéales pour rompre la nostalgie que peut ressentir un pingouin loin de sa banquise ont une conséquence directe dans les foyers : la chaudière collective a une température de consigne réglée, en général, pour se conformer à ces valeurs (avec un bonus de 4°C tout de même… Ainsi, même si vous désiriez chauffer plus, cela passerait par un vote en assemblée générale pour adopter une résolution en vue de remonter la température de consigne (de la chaudière ou de l’échangeur). Là, vous retrouveriez l’éternelle opposition entre les adeptes du pull et ceux de la tenue plus légère. Bienvenue dans le merveilleux monde normatif !