Le collectif RISK organise à Dijon et Longvic son troisième festival de musique éléctronique, du 3 au 30 avril. Unique en BFC, le bouillonnant Sirk Festival souligne l’évolution de l’univers électro ces dernières années. Il commence doucement à se féminiser…
Par Caroline Cauwe / Photos : D.R.
P’tit Luc et Konik, organisateurs du festival bien connus de la scène dijonnaise, ont fait leurs armes au début des années 2000. Une dizaine d’années plus tard, ils relancent l’association RISK, qu’ils avaient un peu délaissée, et professionnalisent la structure. En 2016, la première édition représentait un véritable pari : une offre pauvre, un public à remobiliser… Pour le côté pratique, le duo a pu compter sur une convention avec les Villes de Longvic et de Dijon, qui ont inscrit la musique électro dans leur politique culturelle. Véritable succès, cet événement a aussi eu le mérite de toucher un public moins restreint et permis une seconde édition en 2017 puis une troisième cette année.
House, techno, minimale…
Pendant 27 jours, pas moins de 40 artistes se produiront au cours des neuf événements organisés jour et nuit dans l’agglomération, et à des endroits très divers : intimes comme la Péniche Cancale ou le Cellier de Clairvaux mais aussi ouverts à la foule comme le boulodrome. Cette variété permet d’attirer différents profils, ce qui fait la fierté du duo : « L’année dernière, les spectateurs avaient de 2 à 72 ans ; rassembler plusieurs générations autour des musiques électro est quelque chose de très important. »
Le festival est fédérateur, c’est notoire. Une cinquantaine de bénévoles aide à la préparation. Soucieux de conserver leur identité, Konik et P’tit Luc ont plusieurs priorités : faire mieux connaître cette musique (ils étaient 2 800 spectateurs l’année dernière et l’équipe espère dépasser les 3 000) ; dénicher des lieux atypiques où l’on n’imagine pas faire la fête, comme l’aéroport ou le boulodrome, mais aussi proposer une musique variée, de la house à la techno en passant par la minimale, et produite par des DJ très différents, célèbres ou tout à fait inconnus.
Trois femmes sur scène
Cette année, trois artistes féminines se produiront : Sonja Moonear (lire encadré page suivante), Laetitia Katapult et une membre du duo Eman. La présence, timide mais intéressante, des femmes dans ce milieu s’accompagne parfois d’opportunisme. Mais les vraies passionnées comme celles-ci, dévoilent une approche de la pratique musicale différente, plus attentive au ressenti du public et moins brute dans la réalisation.
Si Konik et P’tit Luc se félicitent du succès grandissant du SIRK, ils n’en restent pas moins fidèles à leurs principes : des tarifs accessibles, une proximité avec le public, des programmations éclectiques, une mise en valeur du patrimoine bourguignon et bien sûr, de la qualité.
Djette suissesse à La Vapeur
Sonja Moonear est l’une des invitées phare du festival. Djette mondialement connue dans l’univers de la musique électro, elle a participé dès 1999 à son développement en France. Son label Ruta5 lui permet de produire des disques, seule ou en partenariat avec la télévision suisse.
La jeune Suissesse joue dans les plus grandes villes du monde mais tient à son indépendance, financière autant qu’artistique, elle choisit donc les lieux et dates en fonction de son envie uniquement et malgré son succès, ne dénigre pas les festivals plus intimes. C’est ainsi qu’elle se produira le 21 avril à la toute nouvelle Vapeur.