Depuis février, la JDA Dijon Basket est le nouvel actionnaire majoritaire de la SAS CDB. Ce rapprochement a éclairci l’horizon. Alors que le CDB est sur la voie du maintien (sans-faute en play-downs pour le moment), le président Thierry Degorce dévoile sa stratégie pour être infranchissable ensemble.
Par Thomas Barbier / Photo : Jonas Jacquel
En photo : Les nouveaux gardiens des destins croisés du CDB et de la JDA :
Thierry Degorce, entouré par les directeurs généraux délégués Gilles Viard et Sébastien Brenot.
« Un homme pragmatique », « un chef d’entreprise à succès, qui a une vision pour le sport dijonnais », « une approche tournée vers l’avenir ». Fin mars, en marge du derby face à Besançon, les éloges des partenaires et supporters du CDB ne manquaient pas. Ces derniers ont tellement craint l’irréparable, suite aux troubles financiers du club féminin, que Thierry Degorce est vu comme le nouveau « Titi » Omeyer : infranchissable. « Depuis près d’un an, la JDA et le CDB avaient des échanges réguliers, y compris avec le Dijon Handball Métropole, pose en préambule le président. On connait l’équation : faire cohabiter ces clubs de haut niveau, les développer et leur permettre d’être solides financièrement. Je suis convaincu que nous serons plus forts à plusieurs que chacun de notre côté. »
Surfer sur la bonne vague
« Le rapprochement s’est donc accéléré avec le CDB dès le début de saison. Il n’y avait pas vraiment d’autre solution. » Le temps était en effet compté. Une simple affaire de plus pour Thierry Degorce, qui gère l’entreprise de maintenance immobilière Iserba et quelque 1 000 salariés ? « On ne peut pas parler de croissance externe sur ce coup-là… Il fallait réagir et et gérer l’urgence. »
Cette logique de mutualisation appelle doucement à la création d’un club omnisport. « Nous n’en sommes pas encore là, mais c’est vers ce à quoi je tends. Les subventions ne vont certainement pas aller vers le haut, nous devons réinventer notre offre de sponsoring : la JDA est une marque forte, mais le club a lui aussi besoin de se solidifier s’il veut ne pas devenir dernier de la classe. De son côté, le CDB va pouvoir surfer sur l’important développement promis au sport féminin, notamment via une couverture médiatique de plus en plus importante dans les 10 ans à venir. »
L’avantage est majeur pour les filles, « car, comme ils augmentent régulièrement, les budgets permettant de viser des titres nationaux ou un joli parcours européen devraient être plus raisonnables que ceux des hommes. Et pour être un élément fédérateur, qui fait la fierté d’un territoire, il faut aussi gagner sur le terrain ». CQFD !
Salle omnisports
Sur ces bases, le président Degorce compte sur la complémentarité des deux offres et sur la mutualisation administrative et commerciale. « Cela est d’autant plus cohérent, assure-t-il, que nous évoluons ensemble au Palais des sports. » Ce nouveau destin commun favoriserait-il enfin la rénovation de notre bon vieux palais ? « Il est plus probable que naisse quelque chose de plus ambitieux, une salle omnisports et modulable. Un outil moderne, pratique, permettant d’offrir aux spectateurs et aux partenaires une salle confortable et adaptée à leurs attentes. Nos enjeux sportifs et économiques ne peuvent se priver d’un outil de ce type. Cet espace de vie pourrait recevoir sports, concerts, séminaires mais aussi pourquoi pas une zone commerciale dont une brasserie. »
Le budget, de l’ordre de 20 millions d’euros, serait financé de manière privée, avec une ouverture prévue à la rentrée 2019. Thierry Degorce est plutôt du genre à agir. Si c’est pour le bien du sport féminin, cela nous va bien.