Au 20 avenue Garibaldi, Le Privé puis le Chat Noir ont fait bouger Dijon pendant de longues années. Le Melkior prend la relève, dans un style plus posé, en toute simplicité. Avec le Bal’Tazar à ses côtés, l’établissement tenu par Vanessa et Christophe Le Mesnil invite à prendre son temps : ni club, ni bar, mais tout cela à la fois ! Visite guidée avec Vanessa…
Par Michel Giraud
Photos : Christophe Remondière
Elle a voulu réunir le meilleur des bals montés, ceux qu’exploitait sa grand-mère, et des discothèques des années 80, celles de son père. Vanessa Le Mesnil a de la mémoire et du cœur. Cela peut servir. Pas du genre à se noyer dans la nostalgie et dégainer les « c’était mieux avant », la gérante regrette tout de même « l’éloignement paradoxal créé par les réseaux sociaux ». C’est vrai ça, « on plonge chaque jour dans l’intimité de nos amis, mais on prend moins le temps de les voir ». Vanessa a donc refermé ce chapitre, non sans nostalgie, après 14 ans d’une vie à 100 à l’heure. « Les habitués du Chat Noir il y a encore cinq ou six ans s’y retrouvaient de moins en moins. J’avais envie de revenir à une simplicité des échanges, de permettre aux Dijonnais de sortir dans un endroit dédié à la convivialité et au partage, de mélanger les générations, de sortir de l’espace cloisonné des boîtes de nuit. » Ambitieux retour aux sources !
Afterwork et apéros
Le mythe de l’avenue Garibaldi, emblématique des fiestas dijonnaises et des premiers émois estudiantins, a donc tiré sa révérence. Vive Le Melkior ! Trois ans que ce projet trottait dans la tête de Vanessa et Christophe Le Mesnil. Et trois mois pour achever cette mutation impressionnante. La gérante a pris soin de revoir la tranche horaire : « Les clients veulent se coucher moins tard, mais pratiquent toujours le dernier verre d’après boulot ou resto. » Camarade attitré du Bal’Tazar, Le Melkior s’ouvre astucieusement aux afterwork dès 18h30 et ferme à 2h. « D’abord pour développer une offre apéritive, justifie la boss, avec une carte qui fait la part belle au vin, dès 3,50€ le verre pour se faire plaisir à petit prix. On y trouve aussi des cocktails, bien sûr, et un mur à bière très ludique. Des planches de charcuterie et des pizzas les accompagnent, en toute simplicité. » Bref, pour résumer, « 18 h 30 – 22 h, c’est une ambiance apéritive ; à 22 h on baisse la lumière et on monte le son ! »
Du son partout, pour tous
Et la musique, justement ? Une fois de plus, Le Melkior vit avec son temps. La piste conventionnelle a disparu, « on danse partout, jusque dans les petits salons que nous avons installés en fond de salle ! Dans le brassage des générations, la musique est aussi fédératrice, alors on mise sur l’éclectisme. On ira même jusqu’à développer un concept d’écrans sur les murs, avec les paroles qui défilent. Attention, pas question de tomber dans le karaoké, mais nous tenons à créer des happenings ludiques ».
Des pointures du domaine ont aussi mené un travail acoustique remarquable. Plus on s’éloigne de la scène, plus le son se fait feutré. « Il reste audible, insiste Vanessa, pour que les pensionnaires des salons restent connectés à l’ambiance. » Sans oublier les concerts live dès 23 heures, tous les vendredis et samedis. Bref, un concept à mi-chemin entre le club et le bar, une offre novatrice que les Dijonnais commencent à apprivoiser. « Les premiers retours sont très positifs. On revoit des anciens du Chat Noir, on attire une nouvelle clientèle aussi, par exemple des groupes de copines. Nos clients ont de 25 à 60 ans, c’est signe que Le Melkior fédère. Aujourd’hui, plus qu’une explication du concept, j’ai envie d’inviter tout le monde à tenter l’expérience. Ils comprendront ! »