Le Château de Courban, près de Châtillon-sur-Seine, c’est une bulle de paix dans un monde de brutes. Vingt-quatre chambres cocooning, un restaurant étoilé, un spa Nuxe, un parc et une piscine… Dans ce domaine créé de toutes pièces par la famille Vandendriessche, l’élégance se mêle au charme et à la sérénité pour un séjour hors du commun.
Par Patrice Bouillot
Photos : Jonas Jacquel et DR
L’histoire débute en 1998. Christine et Pierre Vandendriessche viennent de vendre leur affaire dans le Nord de la France. De passage en Bourgogne en quête d’un nouveau lieu de vie, ils tombent amoureux d’une maison de maître bâtie en 1830 à quelques encâblures de Châtillon-sur-Seine. Décorateurs d’intérieur de leur métier, ils offrent une seconde jeunesse à la vieille bâtisse. Un soir, des chasseurs frappent à la porte et demandent l’hospitalité. Les nouveaux propriétaires prennent alors conscience qu’il y a bien peu d’offre dans le coin pour les gens de passage, amoureux de cynégétique, de pêche, de randonnée, de patrimoine… Ils transforment peu à peu leur logis. Cinq chambres d’abord, puis l’activité hôtelière investit les dépendances, et quand leurs fils Frédéric et Jérôme reprennent la petite entreprise familiale, Courban est devenu, depuis 2004, un hôtel trois étoiles. Mais l’établissement n’a rien perdu de son esprit d’origine : « Sitôt franchies les grilles, on est bien », témoigne Benoît, un client. Un avis qui ne peut que toucher Frédéric Vandendriessche : « Nous accueillons nos hôtes ici avec l’objectif qu’ils se sentent comme chez eux. Il n’y a d’ailleurs pas de numéro sur les portes et aucune des 24 chambres ne ressemble à une autre ». Au rez-de-chaussée de la maison historique, libre aux clients de s’installer dans le salon, au coin du feu, devant la bibliothèque voire au piano, sous le regard nonchalant de Sushi (le chat). Le débriefing est sans appel : plus de 95 % des clients recommandent le Château de Courban.
Douze ans de travaux
Pour en arriver au résultat actuel, il a fallu 12 ans. Douze années de travaux pour achever la rénovation de la maison de maître dont l’élégante façade rouge domine un bassin d’agrément tout en longueur, pour bâtir les extensions contemporaines abritant la salle de restaurant, l’espace séminaires, le spa et les chambres les plus récentes – la plus grande s’étend sur 65 mètres carrés –, pour transformer le joli pigeonnier en duplex haut-de-gamme, pour créer les jardins et la terrasse, pour redonner sa splendeur au parc et créer le potager où se sert le chef. Le chef, tiens,
Une étoile en châtillonnais
La maison de maître de Courban, devenue un hôtel, fut d’abord l’élégante demeure de la famille Vandendriessche
venue du Nord de la France.
Takashi Kinoshita, c’est un peu du pays du Soleil levant chez nous en Bourgogne. Formé au sein de la prestigieuse école Oda Gakuen à Tokyo, le jeune chef, grand voyageur, débarque rapidement en France, dont il apprécie la gastronomie. Il travaille d’abord chez Jean-Pierre Billoux, dans son Pré aux clercs à Dijon. Il poursuit à Paris (aux cuisines du palais de l’Élysée, excusez du peu) puis à Lille (au casino Barrière) et à Vaison-la-Romaine (Le Moulin à huile du chef étoilé Robert Bardot). En 2015, il saisit l’opportunité que lui offrent les frères Vandendriessche qui veulent monter en gamme leur restaurant du Château de Courban. Un rêve pour le chef nippon : tenir sa propre cuisine. Alors il pose ses bagages au village, avec son épouse, elle aussi cuisinière, et ses cinq enfants – c’est lui, dit-on, qui a sauvé l’école communale. Il est rapidement repéré par la critique gastronomique : dès 2016, Alain Ducasse le cite parmi ses « grandes tables », le Gault & Millau en fait un « jeune talent ». À la carte de Takashi Kinoshita : une cuisine élégante et légère, valorisant les produits du terroir et les herbes du jardin de Courban, et des desserts merveilleux signés de la cheffe pâtissière Sae Hasegawa.
parlons-en. Non seulement les Vandendriessche ont réussi à imposer Courban parmi les hôtels les plus recommandables de la région, à la frontière entre la Bourgogne et la Champagne, mais en plus ils en ont fait une étape gastronomique reconnue puisque le Guide Michelin a accordé depuis 2018 une étoile à la cuisine de Takashi Kinoshita.
Frédéric Vandendriessche et son épouse Mylène dans le parc du Château de Courban.
Sortie du restaurant, vous n’aurez que l’embarras du choix : tester la piscine à débordement, vous détendre sur la terrasse ou profiter du spa Nuxe de 300 mètres carrés, sous l’enseigne Nuxe, comprenant cinq salles de massage dont une cabine en duo, un hammam avec table de gommage chauffante, un sauna et un bain bouillonnant. Un équipement accessible que l’on soit client de l’hôtel ou pas. Si vous vous sentez l’âme sportive, vous profiterez même des VTT prêtés par l’hôtel pour aller visiter les environs, verdoyants et apaisants. Ou vous pousserez un peu plus loin, à la découverte des hauts lieux du Châtillonnais, où s’apprête à voir le jour un parc national dédié à la forêt.