Par Julie Letourneur
Photo : Christophe Remondière
Un manteau de vision retrouvé dans un grenier et devenu une doudoune moderne laisse à penser qu’il est passé entre les mains de Maryline Colard. Autrefois ambulancière, cette dernière a changé de voie. Et c’est Jean-Luc Morizot qui l’a initiée au métier de fourreur. D’abord venue à la boutique pour observer le travail de l’artisan, elle s’est très vite retrouvée avec un couteau rasoir dans les mains à couper les manches d’un manteau. « Je suis manuelle mais je n’avais jamais fait ça. Pourtant, j’ai commencé à démonter des vêtements puis à tailler avant de passer derrière la machine à coudre. » Un plaisir nouveau se fait jour pour la trentenaire. Depuis deux ans, elle suit les conseils prodigués par l’unique fourreur de Dijon et peut désormais assurer la relève. Quand Jean-Luc Morizot a pris sa retraite, les clientes ont craint de perdre ce savoir-faire local et ont même redouté qu’il n’y ait plus personne pour prendre soin de leurs fourrures. Mais c’était sans compter sur le talent de Maryline Colard. Elle assure désormais les réparations avec la même exigence de qualité dans le travail que celle qui a fait la réputation de son prédécesseur.
Dans la boutique, Maryline Colard ne se contente pas de réaliser ces tâches. Elle laisse aussi parler sa créativité quand il faut concevoir des vêtements uniques. La matière lui vient de fourrures qu’elle chine dans les vide-grenier ou que des personnes lui apportent, ne sachant pas quoi en faire et se refusant à les jeter.
« Une cliente peut aussi m’apporter un ancien vêtement de famille pour que je le transforme à son goût. » C’est comme ça qu’une étudiante a passé la porte de la boutique avec le vieux vison que lui avait cédé sa grand-mère. La fourreuse a transformé l’objet en un perfecto plus contemporain. « La fourrure ne vieillit pas, elle s’inscrit dans le temps. J’essaie de faire de l’atypique, de l’élégant selon les idées que je trouve. »
Un univers de créateurs
Démonté, le vêtement d’origine est nettoyé avec de la sciure de bois légèrement imbibée d’essence de térébenthine puis le talent de Maryline Colard fait le reste. Les fourrures d’hier laissent place à des vêtements d’aujourd’hui qu’elle crée et accroche dans la boutique en attendant qu’une cliente tombe sous le charme. Associée à d’autres matières, la fourrure trouve une seconde jeunesse et s’inscrit dans une démarche durable à prix plus accessible. « Même les jeunes veulent investir dans des matières nobles pour avoir des vêtements de qualité. » À l’approche de l’hiver, la fourrure combinée aux manches de doudoune réchauffe déjà l’ambiance.
Si le nom Morizot trône toujours sur la devanture, plusieurs personnes œuvrent derrière la vitrine. Destiné à devenir La Boutique des créateurs, le magasin accueille Maryline Colard et d’autres artisans. Patricia Morizot, par exemple, n’a pas encore rejoint son époux pour une retraite bien méritée, préférant faire le relais entre les clients fidèles et la jeune génération. « Elle continue aussi à coudre, réalise des gilets et est incontournable pour les doublures. » Dany complète le trio. Installé dans le fond de la boutique, cet as du cuir conçoit des vêtements originaux ainsi que des accessoires dont une housse pour cubi de vin, incontournable en Bourgogne. Au quotidien, les trois personnalités se côtoient et s’épaulent, accueillant les clients avec un large sourire et toujours un mot pour chacun. Dans l’ambiance chaleureuse qui règne dans la boutique des créateurs, Maryline Colard s’épanouit. « Plus jeune, je ne savais même pas que le métier de fourreur existait mais aujourd’hui, je ne regrette pas ma décision. »
24, rue Charrue à Dijon
03 80 30 54 63 – http://www.achat-dijon.com
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