Après avoir elle-même enseigné pendant 33 ans à l’École des métiers, Christine Fréquelin a quitté les salles de classe pour rejoindre l’équipe de direction de l’établissement en 2017. En charge de la pédagogie, elle porte un regard global sur l’enseignement des jeunes, dont elle veut faire des professionnels responsables.
Par Julie Letourneur
Photo : Christophe Remondière
Même si elle vient de vivre sa 35e rentrée, ce n’est que la troisième en tant qu’adjointe de direction aux côtés de trois autres collègues. Responsable de la pédagogie, Christine Fréquelin est désormais la référente des filières alimentation (boulanger, pâtissier, chocolatier, boucher, charcutier, traiteur) mais aussi commerce et vente ainsi que des formations autour de la création artistique (coiffeur et fleuriste). Au quotidien, elle garde un œil sur les plannings, répond aux demandes des employeurs, reçoit ceux-ci au même titre que les familles, participe aux conseils de classe et « individualise » les parcours. « La réactivité est essentielle car je suis généralement confrontée à des problèmes demandant une résolution immédiate. » D’ailleurs, les post-it s’accumulent sur son écran d’ordinateur, ils lui permettent de ne rien oublier. Parmi ses missions, le soutien aux enseignants lui semble indispensable. Ces derniers toquent d’ailleurs régulièrement à la porte de son bureau, son expérience de professeure lui conférant la confiance de ses pairs. « Avoir enseigné pendant plus de 30 ans m’aide à comprendre ce que ça coûte. J’écoute leurs problématiques mais j’essaie aussi de faire évoluer leurs outils pédagogiques.» L’adjointe de direction voit par exemple dans le numérique une façon de rendre les cours plus ludiques et interactifs. « Le numérique individualise l’acquisition de compétences mais l’ordinateur ne remplacera jamais un professeur. Celui-ci est bien au cœur du système éducatif et sa présence est incontournable. » L’École des métiers propose à ses apprentis une plateforme en ligne, également accessible aux familles et aux employeurs, où ils peuvent retrouver les cours dispensés et des exercices à réaliser. Une application permet également à ceux qui le souhaitent de s’entraîner. « Je suis de la vieille école mais il faut aussi trouver un moyen de s’approcher des jeunes. » « De plus en plus de jeunes font le choix de l’apprentissage. Ils n’hésitent plus à se réorienter quand la voie qu’ils avaient empruntée ne leur convient pas. »
« De plus en plus de jeunes font le choix de l’apprentissage. Ils n’hésitent plus à se réorienter quand la voie qu’ils avaient empruntée ne leur convient pas. »
Fortement attachée à son école, Christine Fréquelin a commencé son parcours par des études de droit avant de poursuivre par les sciences de l’éducation. « Je n’avais pas une vocation pour l’enseignement du droit mais beaucoup plus pour l’enseignement en lui-même. » Elle devient ainsi la première femme professeure chez les Compagnons du devoir avant d’intégrer l’École des métiers en 1985 en tant que professeure en environnement économique et juridique ainsi qu’en prévention santé environnement. Exigeante et parfois dure aux yeux de ses apprentis, elle s’implique pour leur réussite. Plus que des boulangers ou des coiffeurs, Christine Fréquelin veut contribuer à former des professionnels responsables. « Ce sont de jeunes citoyens et les patrons de demain donc ils doivent avoir des connaissances globales de leur environnement. » Admirative de la capacité de ses apprenants à enchaîner les rythmes scolaire et professionnel, elle se réjouit de les accompagner pour qu’ils deviennent acteurs de leur formation et pour faciliter leur entrée dans le monde du travail, grâce à l’apprentissage. « De plus en plus de jeunes font le vrai choix de l’alternance. Ils n’hésitent plus à se réorienter quand, poussés par leurs parents, ils avaient emprunté une voie qui ne leur convenait pas. » Investie dans le cursus de ses apprentis, la directrice adjointe ne veut laisser personne sur le bord du chemin. Pour y arriver, l’école s’appuie notamment sur le dispositif Opéra (Opérer ensemble pour la réussite de l’apprenti), qui accompagne les jeunes en situation de handicap, ceux qui rencontrent des difficultés d’apprentissage ou encore les mineurs non accompagnés, souvent migrants. « Je vis la réussite quand un jeune obtient son examen, devient un professionnel ou quand un ancien apprenti m’adresse une certaine reconnaissance. » De son côté, même si elle ne compte pas ses heures pour aider les apprentis à devenir ce qu’ils ont choisi d’être, Christine Fréquelin garde un peu de temps pour ses petits-fils, sa ville et ses nombreuses lectures, qui l’amènent à réfléchir, sans doute pour mieux appréhender l’avenir des apprentis de l’École des métiers.
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