Après avoir maquillé sur les plateaux parisiens de télévision, de publicité et de cinéma, Claire Arnou met son talent au service des professionnels de demain en créant l’école Backstage à Dijon. Le résultat est à la hauteur de ses espérances mais son parcours fut parsemé d’embûches, sexistes notamment.
Huit élèves composent la première promotion de Backstage, l’école que Claire Arnou a ouverte en septembre 2020 à Dijon pour former au maquillage artistique et aux effets spéciaux. Pour créer son entreprise, la trentenaire, néophyte en la matière, chercha à s’entourer d’experts. Pas aussi simple. « Le premier banquier que j’ai rencontré m’a prise de haut. Mon activité de maquilleuse, mon âge et le fait que je sois une femme… », se souvient Claire Arnou. Elle ne se sent pas prise vraiment au sérieux dans les afterworks ou les échanges entre professionnels, elle a parfois l’impression qu’elle est là pour remplir un quota de femmes entrepreneuses. La jeune femme évoque des attitudes parfois dédaigneuses, « quasiment à me donner une petite tape d’encouragement sur la tête. » Heureusement, Claire Arnou découvre des structures d’accompagnement dédiées aux créatrices : les Premières et les Entrepren’heureuses. « Les femmes ont une autre façon de gérer l’entreprise et portent un regard différent sur la réussite. »
Quand Claire Arnou sollicite un avocat, elle constate à regret que son interlocuteur la rabaisse et néglige son dossier, faisant même preuve de misogynie. « Je me sentais comme une plante verte. Du coup, je me suis débrouillée seule en sollicitant les administrations et je suis tombée sur des gens disposés à m’aider. » D’une nature souriante, la fondatrice de Backstage choisit désormais de prendre avec humour les remarques plus ou moins sexistes auxquelles elle doit faire face. « En fait, ce n’est pas toujours dirigé contre moi. Si on devait s’arrêter à chaque critique, on ne dépasserait pas le stade du projet. » Le hasard place sur sa route le Réseau Entreprendre qui, bien qu’elle n’en soit pas lauréate, la rassure et la guide dans son projet. Tenace, forte d’un esprit de compétition qu’elle tient de son passé de nageuse, Claire Arnou est heureuse aujourd’hui de pouvoir former les futures générations de maquilleuses artistiques.