À Dole, Audrey Lablanche impose peu à peu le cabinet Alvéole Architecture qu’elle a créé l’an dernier. En misant sur son professionnalisme. Épouse, mère et désormais entrepreneuse, elle concilie toutes ces dimensions sans en négliger aucune.
La part de femmes architectes est passée de 16,6 à 30,7 % en vingt ans. Bien qu’elles soient de plus en plus nombreuses à fréquenter les écoles d’architecture, elles restent pourtant minoritaires à oser l’entrepreneuriat. « J’ai voulu m’orienter vers une démarche durable et d’écoconception. Depuis que j’ai trouvé ma liberté, je me suis formée à ce que je voulais faire », explique Audrey Lablanche. À 37 ans, elle dirige le cabinet Alvéole Architecture qu’elle a créé en janvier 2020. « Je n’ai pas rencontré de difficulté particulière pour entreprendre. Comme tous les créateurs, j’ai dû mobiliser un certain courage pour affronter les questions administratives. » Mère de deux jeunes enfants, elle insiste cependant sur le soutien de son mari. « Il travaille de nuit dans le milieu hospitalier. J’ai accepté ses contraintes, il accepte aujourd’hui les miennes. Il ne fait pas de différence de priorité entre sa carrière et la mienne. » Audrey Lablanche reconnaît que cet appui s’avère essentiel pour garantir l’équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle.
Cheffe d’entreprise, elle n’entend pas pour autant négliger son rôle de mère. « Je n’ai pas le sentiment de renoncer à quoi que ce soit. Je veux donner du temps à mes enfants mais je mise sur la qualité des moments que je leur consacre. Je ne me réduis pas à mon statut de mère tout comme mon mari ne se limite pas à son rôle de père. » L’architecte s’amuse même de voir son mari se défendre d’être un père présent quand elle doit se défendre d’être une entrepreneuse. À chacun ses clichés. Les femmes ne sont plus rares sur les chantiers, mais la plupart d’entre elles ont été confrontées à des remarques sexistes. « Un jour, on m’a dit que je ne savais pas en quoi consistait le travail car j’étais une femme. J’ai su quoi répondre ! » En fait, Audrey Lablanche avance au quotidien sans s’interroger sur la question de genre. « À l’école, ce sont les résultats qui comptent. Pourquoi les choses devraient-elles changer après le diplôme ? »