Sylvie Urvoy est, depuis le 1er juin, la nouvelle présidente du Zonta club Dijon, qui milite et agit pour le droit des femmes. Entretien.
Propos recueillis par Nadège Hubert
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Femmes en Bourgogne. Vous êtes la nouvelle présidente du Zonta Dijon. Pourquoi un tel engagement ?
Sylvie Urvoy. J’ai été témoin d’inégalités importantes envers les femmes tout au long de ma vie, et j’en ai aussi vécu. Il reste encore de nombreux problèmes en France, même si les choses bougent, et dans certains pays, les droits élémentaires des femmes sont bafoués. Je veux que cela change. Depuis quelques années, je me suis investie pleinement dans ce « combat » pour les femmes. J’ai commencé par œuvrer au sein de mon entreprise. Puis j’ai appris l’existence du Zonta : un rassemblement de personnes motivées, actives, et qui partagent des attentes identiques aux miennes. J’ai donc tout naturellement intégré le club de Dijon. Vice-présidente et aujourd’hui présidente pour deux ans, j’ai enfin trouvé un moyen de concrétiser des actions. Dans cette aventure, j’ai la chance d’être entourée d’un bureau de femmes engagées comme Sophie, Catherine et Roseline.
Quels sont vos projets pour les deux ans à venir ?
À cause du confinement, beaucoup de femmes se retrouvent dans une situation difficile. Nous allons mettre en place plusieurs actions afin de les aider le plus possible. Nous allons lancer une campagne pour lutter contre la précarité menstruelle. L’accès aux protections féminines peut s’avérer compliqué car, si son coût estimé de 10 euros par mois paraît faible pour la majorité des personnes, c’est un véritable budget pour des travailleuses pauvres, des sans-abri, des étudiantes, des femmes en prison… Nous ne voulons pas attendre que les pouvoirs publics agissent et nous mettons en place, à partir de la rentrée, différents types de collectes de protections : des collectes ponctuelles lors d’événements et de manifestations et des collectes en continu dans les sites partenaires (entreprises, écoles, collectivités). À la suite de ces collectes, nous distribuerons les protections avec l’aide de la banque alimentaire et des épiceries solidaires notamment.
Quelles autres actions avez-vous prévues ?
Nous allons agir auprès des jeunes lycéens et collégiens pour les sensibiliser à l’égalité des droits, aux chances d’accès à tous les métiers et à la lutte contre les violences faites aux femmes. Nous avons déjà mis en place un partenariat avec le lycée Hippolyte-Fontaine : une classe de garçons réalise une action de communication originale qui sera bientôt dévoilée. Pour la deuxième partie de l’année 2020, nous travaillons sur trois projets majeurs : une exposition artistique au cellier de Clairvaux, du 2 au 4 octobre, dont le principe est « huit femmes artistes invitent huit hommes artistes » ; la journée de la lutte contre les violences à l’égard des femmes le 25 novembre – nous voulons que notre action de cette année soit encore plus remarquable que les années précédentes – ; et enfin la célébration des 40 ans du Zonta club de Dijon, événement important pour lequel nous préparons une belle cérémonie, prévue pour la fin d’année. Après ce long confinement, nous avons toutes hâte de retourner sur le terrain !