Refermant un chapitre de sa vie en milieu scolaire, Chantal Clerc a renoué avec ses premières amours en reprenant la bijouterie Gautheron. Entamer l’aventure dans le mythique établissement dijonnais, c’est s’offrir un destin forcément scintillant.
Par Julie Letourneur
Photos : Christophe Remondière
Brillante ! Plus jeune femme de France à obtenir le concours de chef d’établissement, professeure de français émérite, Chantal Clerc avait tout pour mener une longue et belle carrière académique. Bien avant cela, elle avait même connu une première vie formatrice, dans le commerce et l’univers bancaire. C’est dans le service public qu’elle s’est pourtant le plus épanouie, dans un contexte « où l’enfant est au cœur de l’apprentissage et de nos préoccupations ». À quelques bougies de la quarantaine, fière de son engagement intact, Chantal a eu envie d’un nouveau challenge. « Je rêvais d’un commerce d’exception ; le milieu du luxe m’attirait car c’est toucher du doigt ce rêve et le faire découvrir aux clients. »
Reprendre une histoire
L’opportunité de reprendre une enseigne aussi charismatique que la bijouterie rue de la Lib’ ne se présente pas deux fois dans une vie. Chantal le savait. En faisant le choix – et en prenant le risque ! – de succéder à quatre générations en place, elle assumait « bien plus qu’un commerce, une histoire rattachée aux clients et à la ville ».
La repreneuse prend d’ailleurs soin de respecter le sens de l’histoire. Elle veut d’abord poursuivre le travail engagé de longue date par Jean-Marie Gautheron avec les marques qui ont fait la renommée de la bijouterie. « Nous exposons le savoir-faire de manufactures, un véritable patrimoine, qu’il soit horloger, diamantaire ou dans l’univers du cristal », insiste la nouvelle propriétaire, décidée, aussi, à faire confiance à Agnès et Irène, « parce qu’elles ont une histoire commune avec ce lieu, qu’elles incarnent à travers leur expertise indiscutable ».
Essayer, sans préjugé
Se projetant avec entrain dans sa nouvelle aventure, Chantal est non seulement heureuse de partager les grands moments d’une vie avec sa clientèle, elle veut aussi lui faire vivre un moment unique, en adoptant un discours décomplexant : « Chacun doit pouvoir passer la porte même pour essayer, sans préjugé, et s’offrir une part de rêve. » Ces bons sentiments s’accompagnent d’actes concrets, car la Dijonnaise veut aussi apporter sa patte : de nouveaux noms, inédits dans la région, vont garnir ses vitrines. « On reste dans le haut de gamme, le produit rare, avec des prix que je considère comme sensés. Chacun doit pouvoir se faire plaisir, à son niveau, et sans être gêné d’avoir recours à des facilités de paiement. » Voilà qui est dit !
Un maître-horloger
Autre nouveauté, l’arrivée d’un maître-horloger, offrant un service après-vente et de réparation qui touchera son domaine de compétence, à savoir l’horlogerie et la pendulerie. Formé chez des marques prestigieuses, David Fernandes est le garant d’un suivi qualité irréprochable. « Nous prévoyons aussi de lancer des ateliers découvertes pendant des soirées d’apéritifs dinatoires », complète Chantal, décidée à ouvrir son monde merveilleux à qui le veut, en passant volontiers par les réseaux sociaux aussi.
« J’ai des idées et la chance d’avoir trouvé le bon interlocuteur bancaire pour me lancer, ainsi que des fournisseurs dignes de confiance, visiblement ravis de voir un visage féminin dans cet univers », estime la propriétaire, qui sait trop bien que « certains ne font pas confiance à une femme aussi facilement ». À ceux-là, elle dit « au coin » !