Entreprendre doit être un choix pour les femmes. L’idée de créer leur boîte ne doit en aucun cas leur sembler plus insurmontable qu’aux hommes. Alors que l’État a fait de l’égalité femmes-hommes une priorité du quinquennat, les actions se multiplient en région pour que chacune puisse tenter l’aventure de l’entrepreneuriat. Explications et témoignages.
l’entrepreneuriat féminin
“Pour qu’elles créent des entreprises, nous devons donner aux femmes les conditions pour qu’elles se lancent. » Laurence Guillet, directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité femmes-hommes (DRDFE), constate chaque jour que les freins ne sont pas les mêmes selon les sexes. Les femmes sous estiment leur projet alors qu’elles peinent déjà, par ailleurs, à trouver une oreille bienveillante pour obtenir un financement afin de lancer leur activité. Elles rencontrent encore souvent des banquiers qui s’interrogent sur leur rôle de mère ou sur le soutien de leur conjoint, alors que les hommes sont rarement confrontés à un tel interrogatoire sur leur rôle de père par exemple.
« L’entrepreneuriat se révèle être une aventure complexe, qui passe par un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle que les hommes subissent moins. Il faut donc que le couple ait une conception égalitaire vis-à-vis de la carrière de chacun pour garantir la réussite du projet. »
Pour guider les porteuses de projet, la DRDFE soutient les réseaux d’entrepreneuriat féminin ainsi que les initiatives sur le sujet, valorise les dirigeantes accomplies et promeut, notamment auprès des jeunes filles, l’entrepreneuriat des femmes. « Nous avons créé la marque Les Entrepreneuses en Bourgogne-Franche- Comté. Cela se traduit par la création d’un réseau d’entraide, ThereSheGoes, mais aussi par une visibilité sur les réseaux sociaux. »
Pour aller plus loin, Laurence Guillet prévoit de rassembler, en 2021, les acteurs de l’écosystème de l’entrepreneuriat sur une plateforme numérique afin d’apporter une vision d’ensemble aux femmes et de faciliter leur passage à l’acte. Parallèlement, la directrice régionale se réjouit d’une action dans le numérique, secteur d’activité porteur qui demande à se féminiser. « Une dizaine de femmes en recherche d’emploi ou en reconversion, dont certaines victimes de violences et en réinsertion professionnelle, va être formée à ces métiers dans le cadre d’un parcours de 200 heures. » Cette action unique en France, pour laquelle la Côte-d’Or est pilote dans la région, pourrait ensuite essaimer à Besançon puis dans toute la région.