Pour renouer avec sa passion et s’épanouir dans sa vie professionnelle, Delphine Coutagne a pris un virage qui a bouleversé sa vie. Désormais à la tête d’une plateforme numérique dédiée au commerce de chevaux de sport partout dans le monde, elle assume ses choix.
Pugnace ! Delphine Coutagne se reconnaît dans cet adjectif. Infirmière de formation, elle travaille pendant plusieurs années dans un service de réanimation avant de changer de cap et de revenir à ses premières amours : les chevaux. Après une formation pour devenir enseignante d’équitation, elle suit son mari au Qatar, où elle crée une écurie pour un notable local. Parallèlement, elle donne naissance à ses deux premiers enfants. De retour en France, elle s’installe en Saône-et-Loire, à deux pas du centre équestre de Mâcon, renfile la blouse d’infirmière, à mi-temps, et accouche de jumeaux. « Je sentais que je pouvais développer d’autres compétences tout en répondant à un manque dans l’univers équestre. » Elle lance Equipeer en avril 2017, une plateforme numérique dédiée au commerce de chevaux de sport. « Je n’ai pas été formatée pour obéir, j’en ai fait une force et c’est devenu déterminant. J’ai toujours eu envie de bousculer les choses établies pour avancer. » Soutenue par l’incubateur Inobiz et par le Réseau Entreprendre, elle est consciente que cet accompagnement s’est révélé indispensable. « Homme ou femme, c’est difficile de se lancer. Il ne faut pas penser que la vie sera la même après l’entrepreneuriat. »
Sa vie a été bouleversée par sa décision. « Je voulais donner du sens à ce que je faisais, me réaliser, mais il faut l’expliquer à l’entourage. L’entrepreneuriat, c’est passionnant, mais il faut être prête à renoncer à un confort matériel et à une certaine sécurité, être capable de tout reconstruire. » Diriger une entreprise pour une femme soulève encore bien des questions, reconnaît-elle. Elle n’a jamais négligé son rôle de mère de ses quatre enfants, mais son projet lui a apporté équilibre et épanouissement. « Heureusement, il y a de plus en plus de femmes qui entreprennent. C’est une question d’envie, un chemin à tracer vers son objectif. Je l’ai fait seule avec quatre enfants et, à aucun moment, je ne me suis dit que je n’y arriverais pas. »